Manifeste Portiqo.

Le savoir et les connaissances sont un moteur pour l’humanité. Les sociétés se sont depuis longtemps organisées pour transmettre ces savoirs et ces connaissances aux jeunes générations, dans la plupart des pays grâce à l’Université. Deux piliers se sont avérés essentiels à cette forme de paradigme : le principe de liberté académique et le développement de la recherche scientifique. C’est également sur ces piliers que les démocraties ont élaboré leurs politiques d’éducation et plus récemment de recherche et d’innovation dans une quête d’émancipation individuelle et de progrès collectif, mais aussi de croissance, de richesse et de préservation de l’environnement. La force scientifique d’un État et le respect des libertés académiques constitue ainsi un marqueur de la vivacité de sa démocratie et de son équilibre.

En ce début de vingt et unième siècle, ces piliers se fissurent et nos repères sont bousculés. Le temps long et l’investissement nécessaires aux avancées de la science au service d’une société démocratique et durable sont débordés par un monde tout aussi rapide qu’incertain et, par-là, vulnérable. Alors que l’Europe est mise au défi de réagir et de s’unifier pour réussir, sa démographie s’appauvrit et le fossé se creuse parfois entre générations. Comme les autres pays de l’union européenne, la France doit relever un double défi : assurer la réussite de sa jeunesse dans toute sa diversité pour ainsi regagner sa confiance, notamment grâce à l’enseignement supérieur, et défendre la science aujourd’hui attaquée, notamment grâce au soutien de la recherche et à la préservation des valeurs qui y sont attachées. Ces questions taraudent les milieux académiques et universitaires et devraient être au cœur des réflexions politiques de l’union européenne.

La construction de Portiqo, s’inscrit dans la réflexion sur ce que l’Université peut (doit) apporter, aujourd’hui et demain, à la jeunesse de notre pays et à ses attentes. Nous sommes convaincus que science et jeunesse sont les deux faces d’une même médaille si l’on doit parier sur l’avenir. A nous de mieux considérer avec elles ce que les nouvelles classes d’âge souhaitent porter et incarner, et adapter notre écosystème d’enseignement supérieur et de recherche, en rompant notamment un cloisonnement entre les acteurs institutionnels qui n’a plus de raison d’être aujourd’hui. Nous sommes également convaincus, sans verser dans une naïveté utopique, que cette nécessaire évolution de notre façon de « faire science » et de contribuer à l’éducation peut permettre d’atteindre des objectifs ambitieux aux plans sociétal, économique et politique.